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  La Bibliothèque LearningMethods


Bon pour qui ?
Une chronique sur la trac, faire plaisir aux gens et autres moments d'anxiété

par Elizabeth Garren

Traduction : Eillen Sellam

Mon premier instinct, lorsque l'on m'a invitée à parler en public au Walker Centre des Arts était PAS QUESTION !  Bien qu'honorée qu'on me le demande, j'ai toujours craint de parler en public.  Malgré des années à danser sur scène avec une troupe de danse connue tout autour du monde, parler à haute voix de mes idées toute seule en public, c'était une autre histoire. Avais-je vraiment quelque chose à dire ?  Est-ce que le public allait m'apprécier ?  Serais-je bonne ?  Je savais par expérience ce que ces préoccupations pouvaient dire : des semaines d'anxiété à préparer un discours, accompagnées par la peur inévitable, terrifiante et possiblement proche de la panique pendant le discours lui-même.  J'en serais ensuite épuisée, voire même malade. Pourquoi est-ce que quelqu'un dirait oui à cela ?

Mais j'avais dit oui.  Je voulais voir si je pouvais enfin parler en public sans avoir le trac.  Au cours de l'année précédente, j'ai radicalement changé la façon dont je voyais ce que j'ai toujours craint sur le fait d'être sur scène : la possibilité d'être jugée de façon négative par un public. Pendant toutes les années où j'ai eu le trac, j'ai fonctionné avec l'hypothèse que les évaluations des autres sur moi (ou de ce que je fais ou ce que je dis) tenaient sur le fait que je sois bien ou bonne ou sur ce que je valais.  Au lieu de me rendre compte de mes propres réponses au monde autour de moi, mes antennes sensibles étaient souvent accordées sur ce que les autres percevaient comme bien ou comme juste, pour que je sache quoi faire. Les moindres signes d'approbation/de désapprobation, d'accord/de désaccord, ou d'intérêt/d'ennui chez les autres organisaient mes mots et mes actes afin d'être sûre que je sois considérée positivement.  Pour être claire, je n'étais pas consciente de penser ou de faire ainsi. J'étais seulement consciente de l'anxiété ou de la peur que je ressentais à chaque fois que tous les yeux des autres étaient sur moi lorsque je parlais, et qu'il y avait la possibilité d'une réponse négative.

J'avais souvent aussi ressenti cette anxiété ou cette peur dans ma vie personnelle.  Être préoccupée par la façon dont les autres pouvaient me percevoir a influencé mes échanges avec les autres (souvent appelé vouloir faire trop plaisir aux gens), y compris ma capacité à prendre des décisions, à me faire des opinions, à choisir quoi dire ou écrire, et même à savoir de quelle couleur peindre les murs de ma cuisine. Je peux faire remonter quasiment tous les problèmes de ma vie, petits ou grands, à ma préoccupation sur comment mes mots ou mes actes peuvent avoir de la valeur ou non pour les autres.  Vais-je bien faire, est-ce que je serai bien ?

Je vois tellement de personnes qui souffrent du même « mal-aise » que j'avais, je peux presque le sentir quand je suis à leurs côtés.  Je le vois déjà chez ma petite-fille, et elle n'a que sept ans.

Ce que je n'avais pas vu, pendant les années où j'avais le trac, c'était que je laissais mon sentiment d'identité et d'appréciation être décidé par les opinions et les caprices des autres.  Je n'avais pas vu sur quel terrain glissant j'étais, ou que cette peur en était peut-être une conséquence logique.  J'avais besoin d'être aidée pour révéler les conceptions fausses spécifiques qui conduisaient ma peur, et j'ai trouvé cette aide avec un travail remarquable appelé LearningMethods, fondé par un enseignant talentueux David Gorman.  Dans des situations de stages avec d'autres artistes de scène,  j'ai appris des informations simples mais radicales qui ont fait basculer ma façon de voir les spectateurs ou quiconque qui puisse m'évaluer, en positif ou en négatif. J'ai appris que si les gens m'évaluent et lorsqu'ils le font, ils se définissent eux-mêmes, pas moi.  Ce qu'ils pensent de moi révèle des informations utiles sur qui ils sont, ce qui compte pour eux et comment ils voient le monde.  En d'autres termes, ils apprennent des informations sur eux-mêmes, qu'ils peuvent utiliser pour conduire activement leurs vies vers ce qui a de la valeur pour eux. J'ai réalisé que nous pouvons tous apprendre sur nous même de cette façon là.

Quelle pensée libératrice c'était !  Et comme cela me paraît évident aujourd'hui. Comment ai-je pu ignorer cela ?  Hélas, j'ai du frayer mon chemin vers ce qui était évident petit à petit. Pour moi, le chemin de la libération se trouvait dans les détails.

J'utilise mon histoire pour partager ce que j'ai appris d'une façon qui ne soit pas abstraite.  Tous les gens qui ont le trac ou qui se perdent à faire plaisir aux autres ne vont pas trouver leur chemin de libération exactement de la même manière que moi.  Néanmoins, la simple information qui a changé ma vie devrait être à la disposition de tous. La moitié de mon histoire décrit l'information elle-même et comment elle m'a été présentée.  L'autre moitié décrit comment j'ai transformé cette information en clarté pratique que J'ai cherché le soir de mon discours au Walker.

Tout a commencé le jour où j'ai abordé ma peur de la scène à un stage de LearningMethods, et j'ai rencontré une question simple et éclaircissante…

Bien pour qui ?

Lors d'un stage de LearningMethods, les gens apprennent des outils d'investigation nécessaires pour avoir un effet sur n'importe quel problème qu'ils souhaitent résoudre dans leurs vies.  Le deuxième jour du stage auquel j'ai participé, j'ai abordé une expérience de trac récente, pour que nous puissions y chercher des indices possibles pour savoir pourquoi cela m'arrivait.  J'ai commencé à me rappeler dans l'ordre, un moment après l'autre, les idées et les perceptions qui m'avaient amenées à mon premier moment d'anxiété.  Pourrions-nous trouver quelque chose dans la façon dont je voyais la situation, plus que dans la situation en elle-même qui causait de la peur ?  A un moment, lorsque j'ai mentionné ma préoccupation à savoir si j'allais être une bonne oratrice, l'enseignant me posa une question précise :

Bien pour qui ?”

Je me souviens que cela m'avait paru être une drôle de question.  Je n'avais jamais pensé à identifier le mot bien sur quelqu'un en particulier.  Cela m'avait plus semblé comme une sorte de bien vague auquel j'aspirais, bien évidement par le public appréciant mon spectacle. Je répondis:

Bien pour le public”.

A ce moment là, si tôt dans la discussion, je n'avais pas idée à quel point cette simple question et ma réponse à celle-ci allaient être aussi profondes et centrales.  De là où je me trouvais à ce moment-là, essayer d'être une bonne artiste était quelque chose qui comptait pour moi, et cela avait beaucoup à voir avec le fait de faire plaisir et de satisfaire le public.

Nous avons regardé de plus près mon idée d'être bien pour le public, puisqu'elle était apparue au même moment où j'avais ressenti de la peur.  Plusieurs observations intéressantes ont émergé de cette vérification de la réalité.  D'abord, bien que j'essayasse d'être bien pour le public, je n'avais aucune information réelle sur ce qui provoquerait précisément de leur point de vue une bonne réponse.  A tout moment, c'est seulement eux qui avaient accès à cette information. Hum…

Aussi, je pensais au public comme s'il constituait une seule entité avec une seule réponse à mon spectacle. En fait, un public est composé d'un nombre de vrais individus séparés, où chacun peut avoir des idées bien différentes et conflictuelles sur ce qui est bien.

Non seulement cela, mais même si je savais à l'avance ce qui était bien pour chaque personne, comment pourais-je combler à la fois toutes ces attentes différentes de ce qui est bien ?  Et si quelqu'un changeait sa notion de bien à la moitié de mon discours ?  Disons qu'un des spectateurs avait sommeil après avoir déjeuné, dans ce cas bien pour cette personne aurait voulu dire quitter la salle pour faire une sieste.  Bien entendu, j'aurais pris cela comme une déclaration négative sur moi.

Avec tout cela exposé sur la table, mon désir d'être bien pour le public me parut soudainement comme essayer de tirer à l'aveuglette, tout cela pour faire en sorte d'avoir une certaine réponse. Impossible. Pourtant c'était ce que je supposais que je devais faire « marquer un point » avec chacun et avec tout le monde avec tous les mots que je prononçais, de telle sorte d'éviter une réponse négative même d'une seule personne.

Mais comment l'idée d'être critiquée par même une seule personne pouvait avoir autant d'effet sur moi ?  Un regard de désintérêt, un visage maussade pouvait me vider complètement.  Réel ou imaginaire, la façon dont je voyais cela sur le moment était que je n'étais pas bien du tout.  Je me sentais cataloguée et rejetée comme une bonne à rien, ennuyeuse, à côté de la plaque et laissée sans possibilité de me reprendre.  Pas du tout une bonne sensation pour quelqu'un dont le but était d'être une bonne oratrice. Vu la façon dont je voyais cela, ce n'était pas étonnant que j'eus peur d'être debout face à un public !  Il y avait toujours la possibilité que quelqu'un n'aime pas ce que je faisais, et la certitude que je le prendrais personnellement.

Mais voyais-je la situation correctement ?  Voici la question que je n'avais jamais pensé à me poser — sur quoique ce soit !

Ainsi à ce moment là du stage, nous avons regardé de plus près ce que je craignais le plus : être évaluée par quelqu'un d'autre comme mauvaise oratrice. Nous avons tiré au clair quatre éléments de base qui semblaient constituer de telles évaluations de valeur.  Ces éléments allaient devenir une grille de clarté aussi bien pour mettre de l'ordre dans mes confusions que pour avoir une clé pour comprendre mes peurs.

Quatre Éléments pour tout jugement de valeur

L'évalueur (la personne qui pose le jugement ou l'évaluation)

L'évalué (la personne ou la chose qui est évalué)

L'évaluation en elle-même (bon/mauvais, etc.)

Les critères utilisés pour faire l'évaluation

Disons que je sois sur scène. Une personne du public « Jane » regarde sa montre, pensant que ma représentation est trop longue (valeur négative), et nous aurions organisé cela ainsi :

Qui fait l'évaluation ?            Jane

Qu'est ce qui est évalué ?     Ma représentation

Quelle est l'évaluation ?        Trop longue, mauvaise

Selon quels critères ?           ?  ?  ?  ?

Hum… Bonne question.  Nous ne savons pas quels critères Jane utilise pour constituer ce mauvais. Seulement Jane le sait !  Elle préfère peut-être les faits aux histoires personnelles et exclut d'emblée ma représentation pleine d'histoires.  Peut-être qu'elle n'est pas venue à cette représentation de son plein gré. Au même moment, j'assume que l'acte de regarder sa montre veut dire que je l'ennuie, que ma représentation est mauvaise, que je suis une mauvaise oratrice.  Une chose est sûre, je ne tiens pas compte du fait que Jane est en train de juger ma représentation selon les critères particuliers qui l'accompagnent ce jour là.

Voici un autre exemple :

Imaginez deux amis (Pierre et Jacques) sortant d'une salle de cinéma.  Ils ont tous les deux des avis prononcés sur le film.

Pour Pierre, c'était un mauvais film, ennuyeux, d'une durée bien trop longue de deux heures.

Pour Jacques, c'était un bon film, bien meilleur que celui qu'il avait vu la veille au soir, et malgré les deux heures, pas assez long.

Le film était-il bon ou mauvais ?  Si vous répondez LES DEUX, réfléchissez-y.  Dans un sens factuel, est-ce que le même film peut à la fois être bon ET mauvais ?  S'il est bon, comment peut-il être mauvais ?  La seule façon de mettre un sens au fait qu'un film puisse à la fois être bon et mauvais est de réaliser que le bien ou le mal n'existent pas DANS le film mais CHEZ Pierre et Jacques comme projection de leurs critères individuels au travers du film.

Puisque Pierre aime l'action et la vitesse, il s'ennuyait…  Par conséquent c'était un mauvais film.

Puisque Jacques l'a comparé au film nul qu'il avait vu la vieille au soir, celui-ci était un bon film.

Mais on peut parier que Pierre et Jacques n'ont pas conscience de cela.  Ils débattent à savoir si c'était un bon ou un mauvais film, sans prendre en compte qu'ils jugent chacun le film en utilisant des critères différents !  Pendant ce temps là, le film est juste là étant lui-même dans toute sa splendeur de film sans prendre la conversation personnellement.

Ce jour là du stage je ne comprenais pas complètement que chaque jugement de valeur était inextricablement lié aux critères utilisés par l'évalueur ; ce n'était pas l'énoncé d'un fait sur la personne ou sur la chose évaluée.  Une véritable compréhension viendrait plus tard. Ce que j'ai ressenti c'était un déplacement du centre d'intérêt qui me quittait et sur le fait que je sois bien ou mauvaise pour aller sur quelque chose appelé critère — quelque chose qui était loin (de moi) dans le camp de l'autre personne.

Ou était-ce le cas ?  Si s'assurer que le public passe un bon moment était une tentative impossible, et que leurs jugements sur moi ne définissent pas ce que je vaux, la balle était en fait à nouveau dans MON camp. Qu'est-ce qui comptait pour moi ?  Qu'est ce qui serait bien de mon point de vue ?  Où puis-je trouver la réponse à ces questions si inhabituelles ?

Je n'avais jamais entendu ce terme d'enregistreur personnel de valeur...  Mais il semble que nous en ayons tous un en nous pour que nous puissions répondre à de telles questions. Le terme enregistreur de valeur fait référence à un aspect de notre être qui semble si normal que l'on n'y pense pas, ou que l'on n'a jamais pensé à le nommer.  Il explique la nature personnelle de ce que l'on aime et de ce que l'on n'aime pas.  Il constituerait la boussole qui me guiderait hors de mon trac.

Un enregistreur personnel de valeur

Si quelqu'un essaye un nouveau parfum de glace, généralement il ou elle n'a pas besoin d'y penser pour savoir s'il l'aime ou si elle ne l'aime pas.

Chacun d'entre nous a la capacité d'enregistrer ses propres réponses personnelles dans ce que nous rencontrons dans la vie, que cela soit une glace, un spectacle, un film, une idée, son état physique du moment, le temps… et ainsi de suite.  Ces réponses peuvent être vécues comme positives, négatives ou bien neutres, reflétant le degré de l'appréciation ou de la valeur qu'une chose a pour nous. Si nous aimons quelque chose, que nous le trouvons attrayant, agréable, ou intéressant, nous enregistrons une réponse de « type géniale », c'est-à-dire, de grande valeur.

Si nous n'aimons pas quelque chose, nous le trouvons pas attrayant, désagréable, ou ennuyeux, nous enregistrons une réponse de « type pas géniale », c'est à dire, de peu de valeur. Cet enregistrement d'appréciation ou de valeur interne peut être utilisé pour orienter chacun d'entre nous devant les nombreux choix qui nous sont présentés tous les jours.  Que manger au petit déjeuner ?  Quelle partie du journal lire en premier… quoi porter, quoi faire, pendant combien de temps, avec qui… et au contraire, quoi éviter.  Imaginez une échelle graduée de réponses de valeur, d'une valeur élevée à une valeur faible, avec le neutre (sans valeur particulièrement enregistrée) en tant que milieu stable.

Ce qui a le plus captivé mon attention au sujet de ces enregistreurs de valeur était le fait qu'ils soient absolument personnels pour chacun d'entre nous.  C'est-à-dire, qu'il n'y a que moi qui puisse ressentir le mien, et seulement vous qui puissiez ressentir le vôtre. Vu que mes antennes sensibles étaient généralement accordées sur ce que les autres évaluaient, cette information était fascinante.  J'ai été accordée à quelque chose à laquelle je n'avais pas d'accès direct, et du coup je passais à côté de ce à quoi j'avais accès… l'information venant de mon propre enregistreur de valeur interne !  Ceci expliquerait pourquoi je n'étais pas du tout sûre de ce qui était bien pour moi (à l'exception d'essayer d'être bien pour les autres, ce dont ma peur me montrait qu'après tout ce n'était pas aussi bon pour moi)…  C'en était trop!

Toutes sortes de « et si » me sont venus à l'esprit.  Et si j'ai mon propre enregistreur de valeur qui me prévient lorsque quelque chose me nourrit, m'enchante, ou m'élève ?  Et si j'utilisais cette information pour diriger ma vie de la même manière que j'utiliserais une boussole en pleine nature ?  Et si je faisais tout cela en présence d'autres personnes ?  Enfin si j'essayais d'arrêter d'avoir les boussoles des autres pour enregistrer leurs oui lorsqu'ils me rencontrent, sur scène où en dehors ?  Où cela me mènerait-il ?  Ma vie changerait-elle ?  Aurais-je encore le trac ?

Tout cela était presque trop à imaginer.  Je sortis de cette session de stage en ayant le tournis à cause de la rigueur demandée pour examiner et faire le tri de mes idées comme si j'avais respiré de l'oxygène pur. Je savais que j'avais des « devoirs » de fond à faire.  Rien n'était gagné. D'abord je devais découvrir pour moi-même, au niveau le plus élémentaire, comment en pratique l'appréciation de valeurs fonctionnait… Deuxièment, je devais vérifier si j'avais vraiment mon propre enregistreur de valeur. Ma vie de tous les jours allait devenir mon laboratoire expérimental.  Mais je savais au fond de moi que quelque chose de profond avait déjà été mis en mouvement.

 
SESSIONS DE DEVOIRS

Empiler la vaisselle

Ce soir là, j'ai surpris ma première appréciation de valeurs dans l'action. Mon mari faisait la vaisselle du dîner et l'empilait pour la sécher d'une MAUVAISE MANIERE. Les choses lourdes sur les choses légères, les couverts en équilibre. Je devais les mettre en ordre comme on joue au Mikado pour les ranger sans casser quelque chose. Normalement mon jugement aurait perçu sa manière de les empiler comme un fait. Mais j'étais prête à passer au peigne fin l'évaluation que je venais de faire… MAUVAISE MANIERE… pour qui, en fonction de quels critères ?  Je fis le tri avec les quatre éléments, les comptant sur mes doigts :

Qui fait l'évaluation ?       Moi

Qu'est-ce qui est évalué ?     La manière dont la vaisselle était empilée

L'évaluation ?                Pas bien, mauvais

Selon quels critères ?      Difficile à ranger, la vaisselle peut se casser

Alors voilà ! Une fois que j'avais clarifié les 4 éléments de mon jugement de valeur, tout bascula en un quart de tour. Mon attention se déplaça de mon mari et la vaisselle mal-empilée à moi et mes critères ! Mon jugement avait juste clarifié quelque chose sur moi-même (j'aime la vaisselle en bon état et moins de travail). Quelle nouvelle façon complètement différente de poser un jugement. Du coup je me suis demandé quels étaient les critères de mon mari sur la bonne manière d'empiler la vaisselle. J'ai eu le sentiment que tout cela irait peut-être au-delà du trac.

Sale temps

Ensuite, j'ai observé plusieurs personnes faire des jugements de valeurs… sur l'alimentation, les livres, le climat, etc. J'ai entendu quelqu'un dire, après trois jours de pluie, « Quel sale temps ! » Une fois de plus j'ordonnais les éléments de base : sale pour qui, selon quels critères ?  Lorsque je le lui demandai, la personne me dit qu'il ou qu'elle préférait le temps ensoleillé pour pouvoir jouer au golf sans parapluie.

Est-ce que sale était une caractéristique du temps ?  Ou était-ce une caractéristique du critère de cette personne ?  En d'autres termes, qui en souffrait, le temps ou la personne ?  Il m'était clair que sale n'était pas un fait sur le temps, mais une description d'expérience négative que cette personne vivait, puisque la pluie ne s'accordait pas avec ses critères du beau temps.

Je fis le tri avec plein de ces jugements de valeurs. La façon dont ils étaient exprimés les faisaient ressembler à des énoncés de fait alors qu'ils étaient vraiment des descriptions de préférence personnelle. Être claire là-dessus m'a aidé au moment où je sentais que quelqu'un me jugeait. Je pouvais voir que le jugement contenait de l'information sur cette personne. Lorsque j'étais devenue plus claire avec cela, je ressentais à l'égard de la personne de la curiosité plutôt que de la peur.

Mais il y avait encore quelque chose qui manquait. Bien que je fusse en train de lâcher ma préoccupation sur le fait d'être jugée et mon hyper sensibilité sur ce que les gens pensaient de bien ou de mal, il y avait toujours la question : comment saurais-je ce qui est bon ou bien pour moi sans jeter un œil au dessus de l'épaule de quelqu'un ?  Avais-je vraiment mon propre enregistreur de valeur ?  Pourrais-je discerner mes réponses au monde autour de moi de celles des autres ?

L'herbe des prairies

J'ai commencé tranquillement, en me promenant toute seule dans un quartier, en passant des maisons et des jardins, le long des trottoirs et des rues. Je voulais voir si quelque chose allait attirer mon attention, s'il y avait une once d'intérêt, de curiosité, d'attirance, de répulsion, peut-être une maison que j'aimais particulièrement ou que je n'aimais pas. Ce qui me surprit fut à quel point quasiment tout me paraissait neutre.

Mais juste alors je pensais cela, mes yeux se sont focalisés sur une touffe d'herbe des prairies sur une pelouse impeccable. Et voilà, cela était déjà arrivé… J'avais vraiment enregistré (ce mot me parut tout à fait juste) une lueur subtile mais palpable en moi. Ce n'était pas neutre, cela avait attiré mon attention... une réponse nette « de type géniale ». L'herbe des prairies était selon moi superbe.

Le Rouge Chimayo

Je ne savais pas de quelle couleur peindre le mur de la cuisine. Lorsque je choisissais et testais chaque nouvelle possibilité, je n'étais jamais sûre de ce qui marchait, ou si une certaine couleur était bonne ou pas. Je n'avais jamais fait confiance à mon sens des couleurs avant. Maintenant j'ai réalisé pourquoi. Lorsque je regardais chaque nouvelle couleur, tout enregistrement de ma propre réponse était ombragé par ce que j'imaginais que ma sœur allait penser, ou ma fille, ou ma nièce...tous ceux dont je pensais qu'ils s'y connaissaient en matière de couleurs. Ils n'étaient même pas dans la pièce, mais leurs voix me mettaient dans le doute. C'est que je ne savais pas ce que j'aimais en étant toute seule. Pas étonnant. C'est juste que je ne pouvais pas dire ce que j'aimais moi-même toute seule. Pas étonnant. Mes critères pour la bonne couleur étaient basés sur ce que Joanne, Sara, ou Gen allaient peut-être penser. Je voyais au travers des yeux de tout le monde sauf au travers des miens.

Ensuite j'ai essayé le Rouge Chimayo. Sûrement trop foncé (pour ma sœur), cela allait sûrement rendre la pièce plus petite (pour ma fille), sûrement rien d'excitant (pour ma nièce). Je serais plongée dans le doute au sujet de la couleur, était-elle bien, pas bien, etc., etc. Le Rouge Chimayo serait la quatrième couche de peinture sur mon mur d'essai. Lorsque je me réveillai le lendemain matin pour avoir tout de suite la première impression spontanée du matin... ELLE ME PLAISAIT ! Je le ressentis clairement, c'était riche, apaisant, clinquant, et cette couleur unifiait toute la pièce... pour MOI ! Il n'y avait pas de doute sur l'enregistrement palpable de bonne valeur. C'était bien. Cela m'amusait. Je savais que j'aimais le Rouge Chimayo même si personne d'autre ne l'aimait! Je compris enfin sur quoi était basée la créativité, et à côté de quoi j'étais passé. J'en faisais toute une histoire alors que c'était si simple… laisser mes propres réponses au lieu de celle de tous les autres, me guider ! Je sortis et j'acheta deux gros pots en plus de Rouge Chimayo.

Le Jazz

J'ai travaillé avec plusieurs musiciens de jazz au début de ma carrière de danseuse et je suis devenue quelqu'un qui aime le jazz. Ainsi c'était assez déconcertant de réaliser, dans l'intimité de mon propre enregistreur, qu'en fait JE N'AIME PAS le jazz. J'ai toujours VOULU aimer le jazz, je sentais que je DEVAIS aimer le jazz, je me suis même mise à écouter 88.5 FM dans la voiture. Mais un jour en écoutant la radio dans ma voiture, cela m'a paru évident que j'avais toujours voulu secrètement changer de station. J'ai eu honte pendant un moment, comme si je devenais maintenant nigaude ou une auditrice de musique qui ne vaut rien ! Mais c'était si libérateur de me dégager de cette malhonnêteté que je l'acceptai. J'étais purement et simplement une non-amoureuse de jazz. L'ironie, c'est qu'une fois que j'avais arrêté d'essayer d'aimer le jazz, je me suis trouvée être réellement curieuse du jazz ; quels étaient ces sons, et pourquoi certains en sont tellement amoureux ?  J'étais maintenant libérée pour vraiment vivre le jazz pour lui-même, et l'aimer ou ne pas l'aimer.

A ce moment là, j'étais bien claire sur ce que cela faisait de ressentir mon propre enregistreur de valeur sur le moment en moi et par moi-même. Et de reconnaître lorsque les voix des autres prennent le dessus sur l'attention de mes vraies réponses. Je me demandais ce qu'il se passerait en la présence d'une autre vraie personne qui ait ses propres opinions ?

Amy

Un jour, lors d'une promenade qui était supposée relaxante avec mon amie Amy, je perçus une sensation de tension en moi qui ressemblait au trac à un degré plus faible.

Amy, qui me donne l'impression d'être très engagée dans ses opinions politiques, parlait de XYZ. Soudain j'ai remarqué un nœud de tension au milieu du corps. Mon visage était étiré vers Amy, en faisant oui, oui, avec ma tête, en accord avec ses propos.

Je sentis que je faisais un effort pour trouver et être en accord avec ce qu'était la bonne opinion, puisque qu'apparemment je n'en avais pas par moi-même. Je me souviens en train de penser, Oh, je suis prise dans l'enregistreur de valeur d'Amy… et ensuite j'ai pensé, si le sien est là bas en elle, où est le mien ?

La clarté de ma question (et mes expériences précédentes avec les herbes des prairies, le rouge Chimayo, et le jazz) ont suffi pour remettre de l'ordre à mon expérience. Le nœud de tension au milieu  de mon corps se dénoua et j'eus un sentiment d'intégrité et la sensation d'être ancrée comme si un poids m'empêchait de me rediriger vers Amy. Il n'y avait pas eu d'effort impliqué pour revenir à mon propre enregistreur… juste la clarté que mon enregistreur était en moi, et celui d'Amy était en elle.

Je marchais toujours avec Amy, en l'écoutant, mais d'un distance qui ne me semblait pas familière. Ce qui m'a frappé c'est le fait que bien qu'Amy et moi étions ensemble côte à côte, elle voyait avec ses yeux, et moi avec les miens.

Nous portions toutes les deux nos vécus respectifs liés à nos expériences, notre humeur du jour, et notre enregistreur personnel de valeur dans notre façon de voir XYZ, ou n'importe quoi d'autre. Il n'y a avait pas besoin d'atteindre et d'attraper le point de vue d'Amy sur les choses, puisque j'avais mon propre point de vue, qui était à une bonne distance de plusieurs centimètres du sien !

Je me sentais maintenant beaucoup plus proche et à l'aise avec Amy lorsque nous marchions côte à côte, d'une part parce que je n'étais plus tendue et stressée, et d'autre part parce que je n'avais pas à être en accord ou en désaccord avec elle. Je ne savais toujours pas mon opinion précise sur xyz, mais je ressentais maintenant d'où ces opinions viendraient, et ce n'était pas en abandonnant mon enregistreur pour m'accorder à celui d'un autre. L'idée de vivre ma vie avec d'autres personnes de cette façon séparée mais proche me parut comme une nouvelle aventure prête à commencer.

Ma promenade avec Amy me rappela que l'on teste les idées en les appliquant dans de vrais moments vécus, parce que c'est là que la réalité parle. Mon expérience m'a montré l'effort et la tension présents lorsque l'on est pris dans le système de valeur de quelqu'un d'autre ; et la relative aisance et liberté de fonctionner avec le mien. Pour moi, le message était clair : ce ne sont pas mes oignons d'essayer de lire l'enregistreur de quelqu'un d'autre ! Si je veux vraiment savoir ce qu'il se passe pour eux, je peux leur poser la question.

Pas à pas, je reconnaissais les vielles confusions et les remplaçaient par des clartés nouvelles. Je ressentais plus de plaisir et de joie, moins d'anxiété, lorsque j'apprenais ce qui marchait pour moi. J'avais encore du chemin à faire. Toutes mes recherches s'étaient déroulées dans des endroits liés à ma vie personnelle où je me sentais assez en sécurité. Le moment était venu de faire un nouveau test. Pas de doute, une occasion avait frappé à ma porte lorsque l'on m'invita à parler au Centre d'Art Walker.

J'avais confiance sur le fait que je pouvais utiliser ce que j'avais appris dans une situation plus publique, j'ai accepté l'invitation. Hélas, après quelques heures d'excitation calme, je me réveillai au milieu de la nuit avec un sentiment de terreur en moi. Pourquoi avais-je dis oui ?  Avais-je même quelque chose à dire ?  Surtout en comparaison aux autres intervenants, qui eux bien-sûr seraient plus en contact avec ce qui était juste et bien. Heureusement, j'étais déterminée à voir comment mes nouvelles compréhensions fonctionneraient pendant le trac de préparation de mon discours. Le jour suivant, je commençai à préparer mon discours.

 

PREPARATION DU DISCOURS / QUE DIRE ?

Parlez-moi d'un yoyo. A un moment, avec mes notes étalées tout autour de moi par terre, je me suis souvenu d'une histoire drôle à raconter au sujet de mon expérience en danse et une lueur de plaisir me traversa. Au moment suivant, apparemment venu de nulle part, j'étais terrifié et je cherchais toutes les raisons possibles pour annuler mon engagement. Ce qui avait été une histoire drôle me paraissait maintenant gênant et idiot, pas drôle du tout. A quoi pensais-je ?  Comment est-ce que cela avait pu changer aussi vite ?

Je savais grâce à mes expériences jusqu'à ce jour, qu'il y avait de fortes chances qu'une telle secousse de sensations ne vienne pas de nulle part, mais était une réaction à quelque chose. Mais quoi ?

J'ai recherché dans les moments justes avant que le changement ne s'effectue, comme je l'avais appris lors du stage de LearningMethods : jusque là tout se passait au mieux assise par terre dans mon salon, j'éprouvais du plaisir à écrire mon idée d'histoire drôle. Soudainement, cela m'avait semblé venir sans prévenir, l'amusement s'était transformé en terreur. J'étais assise tranquillement maintenant, j'attendais de me souvenir… s'est-il passé quelque chose dans ses moments venus de nulle part, entre prendre du plaisir et être terrifié ?

« Prendre du plaisir » ……………………………… « Être terrifié »…

(La ligne de points représente ces quelques moments où j'essayais de me rappeler.)

« Prendre du plaisir » ……………………………… « Être terrifié »…

Et alors cela m'est apparu clairement … une image d'un quart de seconde m'est venue à l'esprit… celle du public jugeant mon histoire ! Je ne m'en étais même pas rendu compte. Le sentiment de terreur m'était venu à ce moment là. Houlà !

Je me posai en me demandant comment une image brève pouvait-elle avoir autant de pouvoir pour déclencher en moi une réaction aussi forte. Il n'y avait même pas de vrai public ! J'observai tous mes papiers étalés au sol. La terreur s'était dissipée. Soudainement, ma situation me parut d'une tristesse poignante. Involontairement, faire des va-et-vient de mon propre enregistreur de valeur, où mon histoire était drôle, à l'enregistreur de valeur du public où peut-être elle n'allait pas l'être, m'arrêta net dans mon cheminement. Un gros obstacle s'était présenté. D'où je ne créerai jamais d'histoire à raconter, je ne partagerai jamais les cadeaux que j'ai peut-être à donner, je ne m'amuserai jamais en étant vraiment moi même, si ce n'est dans mon propre salon. Et maintenant, même pas à cet endroit là ! Ce n'était pas juste le discours au Centre d'Art Walker qui était en jeu. C'était toute ma vie.

Calmement je fis le point sur ce que je savais. Lorsque j'appréciais mon histoire drôle, ceci me dit tout sur le type de choses que je trouvais drôle (histoire à l'eau de rose, cocasse, simple, personnelle), non pas que mon histoire soit oui ou non considérée drôle par qui que ce soit d'autre. Le plus important c'était que lorsque j'utilisais mes propres critères pour ce qui était drôle j'avais réellement éprouvé du plaisir à planifier mon discours. Plus j'allais vers ce qui était amusant pour moi, plus je pouvais m'imaginer prendre du plaisir face au public, même si personne n'appréciait mon histoire drôle! C'était aussi simple que cela.

Plus tard il m'est venu à l'esprit que si je pouvais avoir la même clarté que celle que j'avais eu en préparant mon discours en étant pour de vraie sur scène, le public expérimenterait une toute autre personne en train de leur parler. Au lieu d'écouter quelqu'un qui avait peur, qui était tendue, et qui se dépêchait pour quitter la scène au plus vite, ils écouteraient quelqu'un parler librement de sa propre passion et de ses intérêts, curieuse mais pas limitée à savoir si elle était bien pour le public.

J'ai également réalisé que la personne assise dans le public aurait une expérience totalement différente si elle comprenait que la valeur qu'elle attribue à l'orateur était en fait une information sur elle-même. Les spectateurs pourraient discerner ce qui était bien pour eux et aller vers ce qui les enchante, les inspire, et attise leurs curiosités tout au long de leurs vies.

J'ai continué à mettre en forme mes expériences en danse en histoires et en mouvements, pour le spectacle à venir. Je pouvais faire confiance à mon trac pour m'alerter à chaque fois que j'étais si préoccupée à savoir si le public allait aimer ou ne pas aimer mes histoires au point que je perdais moi-même ce que je ressentais à leurs propos.

Le nœud final

Malgré des progrès constants précédant mon discours au Théâtre Walker, mes interactions quotidiennes avec les gens me montraient clairement que j'étais toujours prisonnière de quelque chose. Je n'étais pas encore libérée. Au moment même où j'allais m'exprimer d'une manière qui allait peut-être créer une réponse négative chez quelqu'un, je m'arrêtais net, je n'étais pas prête à accepter la conséquence possible que quelqu'un ne m'apprécie pas. Et s'ils me quittaient pour aller vers quelqu'un de plus intéressant, qui donne plus de soutien, qui est plus compatible, quelqu'un de mieux pour eux ?  Le fait que quelqu'un aille mieux sans MOI dans sa vie me semblait trop dur à avaler, ce qui illustre à quel point quelqu'un qui veut faire plaisir aux autres peut être centré sur lui-même !

Aurais-je de la valeur sans eux, lorsqu'ils partiront ?

Je devais accepter cela, comme tout le monde, je serais une personne ordinaire, qui attire certaines personnes et pas d'autres. Mais ceci n'était plus une idée si négative. J'avais trouvé un remplaçant amical dans mon propre enregistreur de valeur. Lorsque j'avais apprécié le rouge Chimayo le matin au réveil et que j'en avais ensuite recouvert tout mon mur, cela avait été un acte simple de bonheur. Je savais que j'avais quelque chose que je ne perdrais jamais, peu importe qui me quitterait. Le nœud final se défit.

J'avais enfin mes notes du discours en ordre et je m'étais entraînée à danser la phrase chorégraphique que je comptais effectuer sur scène. Maintenant il n'avait plus qu'à y aller.

De retour au Théâtre Walker

Je n'avais qu'une envie, fuir l'auditorium lorsque le public poussa des cris d'approbation à l'intervenante fascinante qui me précédait. Mais je n'ai pas fui ; j'ai cherché la clarté qui je le savais était quelque part en moi. Subitement, une idée jaillit au milieu de l'atrocité de ma situation. Je ne voulais plus vivre une autre minute comme celle-ci. Si j'allais avoir du plaisir à vivre le reste de ma vie, il fallait que je trouve dans quoi je me trouvais MAINTENANT. Je savais clairement que je m'étais perdue dans la voix sombre du public et de ses applaudissements, et à quel point je n'allais pas répondre aux fortes attentes du public de drame et de passion. Je savais qu'il fallait que je retourne sur la seule chose qui me sauverait.

Qu'est ce que j'en pensais moi-même de mon discours ?

C'est tout ce qu'il a fallu. Je sentis de la vie revenir à moi, me sentis à l'aise et ancrée. J'étais chez moi. A partir de là mon lien à mon histoire prit vie. Maintenant je ressentais le plaisir que j'avais éprouvé à danser la plus fascinante et la plus délicieuse chorégraphie… oui, en silence, sans aucun accompagnement musical… au beau milieu d'une scène de danse d'avant-garde provocatrice pour des petits publics de passionnés partout dans le monde. J'avais vraiment quelque chose à dire !

Ma bouche était sèche comme le sable, mais j'étais prête. Les applaudissements s'estompèrent, et je m'avançais vers le podium avec mes notes en main. Étonnement, une blague idiote me vint lorsque je traversai la scène, au sujet du fait d'être la dernière des sept intervenants. Je perçus que peut-être personne n'allait saisir cette blague, mais je l'ai quand même dite. Personne ne l'a saisie. CELA M'ETAIT EGAL. Mon lien à cette blague me projeta dans l'instant suivant. Je reconnu des gens dans les premiers rangs. Je dis bonjour à quelqu'un. Mes histoires s'enchaînaient bien, j'ai improvisé, J'ai dansé. Ma bouche était toujours sèche, mais peu importe. Quelque chose d'assez inhabituel était en train de se passer. J'étais moi-même devant un public, en sachant que tous les spectateurs vivaient ce qu'ils vivaient, et je vivais ce que je vivais en étant avec eux. Et puis ce fut fini. Par la suite lorsque les gens sont venus me dire ceci ou cela, j'entendais clairement leurs expériences, pas la mienne. J'avais partagé qui j'étais ; maintenant j'apprenais sur eux. Qu'est ce que j'étais lessivée ! C'était le moment de rentrer.

Résumé

En regardant ma situation de l'extérieur, bien que j'eusse su que j'étais aimée et respectée, je marchais néanmoins sur un terrain glissant. Aucune louange venant des autres ne pouvait combler ce dont j'avais d'abord le plus besoin, un système d'orientation en moi, la capacité à savoir et évaluer mes propres réponses comme fondation pour être avec les autres. En comprenant que lorsque je pose une évaluation sur les autres, j'apprends sur moi. Lorsque les autres posent une évaluation sur moi, j'apprends sur eux. Voici comment les évaluations fonctionnent, mon expérience me l'a bien prouvée. Dans un sens mon trac a été mon vrai allié. Il a continué à taper à ma porte jusqu'au moment où je l'ai invité, où je me suis assise, et j'ai écouté ce qu'il avait à me dire. LearningMethods m'a aidé comprendre sa signification. Maintenant que j'utilise ce que j'ai appris ce jour là du stage et ce que j'ai appris à la suite de toutes mes investigations, j'ai un nouvel horizon dans ma vie. Je n'ai plus peur. J'ai hâte de partager ce que j'ai appris avec ma petite fille.

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Au sujet de l'auteur

Elizabeth GarrenElizabeth Garren a été membre de la Trisha Brown Company. Elle est l’une des six enseignante certifiée de LearningMethods aux États-Unis et aussi une enseignante certifiée de la Méthode Alexander. Elle vit à Minneapolis, Minnesota, où elle aide les gens à utiliser les outils de LearningMethods pour comprendre et résoudre leurs problèmes.

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